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PORTRAIT | Alexandra Bartfeld, organiste

7 décembre 2018
Alexandra Bartfeld se perfectionne actuellement au conservatoire de Versailles dans la classe d’orgue de Jean-Baptiste Robin. Le concert d’ouverture du Festival Au Son des Orgues de Versailles lui offre l’opportunité de se produire auprès de David Guerrier, trompettiste de renommée internationale, en présence également de l’ensemble de cuivres du Conservatoire à Rayonnement Régional de Versailles. Alexandra revient sur son parcours, ses projets, et nous en dit plus sur l’orgue et le programme qu’elle jouera samedi 8 décembre à 20h30 à l’Eglise Notre-Dame de Versailles.
Alexandra, quel a été votre parcours musical jusqu’ici ?

J’ai commencé par des études de piano en Russie puis, un trimestre avant de passer le concours d’entrée en piano pour la Hochschule für Music Hanns Eisler de Berlin, j’ai eu l’opportunité d’essayer l’orgue. Cet instrument m’a tellement plus que je l’ai travaillé ensuite toute seule pendant un an, en parallèle de mes cours de piano à Berlin, pour intégrer l’Universität der Kunste de Berlin. J’ai donc suivi ce double enseignement durant quelques années avant de faire définitivement le choix de l’orgue, quatre ans plus tard. 


J’ai obtenu mon Master d’orgue à Berlin en 2017. En dernière année j’ai eu l’opportunité dans le cadre d’Erasmus de passer un semestre dans la classe d’orgue d’Olivier Latry et Michel Bouvard au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.

Alors que vous entamez votre carrière d’organiste, vous décidez de rejoindre la classe de Jean-Baptiste Robin à Versailles, depuis septembre de cette année, pourquoi ce choix ?


On a toujours besoin de se perfectionner. En tout cas c’est ce que je ressens ! Jean-Baptiste Robin est un musicien et pédagogue très réputé et nous, jeunes organistes, sommes souvent amenés à jouer ses compositions. C’est une belle opportunité pour moi de pouvoir bénéficier de cette année de perfectionnement dans sa classe.

Jean-Baptiste Robin, organiste « par quartier » de la Chapelle royale du Château de Versailles, compositeur et professeur au conservatoire de Versailles, est le coordinateur artistique du festival Versailles au son des Orgues – crédit photo Karine Péron Le Ouay

Et puis j’aime beaucoup Versailles ! Son style architectural, ses parcs, le château, la Maréchalerie – centre d’art contemporain – que j’ai visitée il y a peu. Lorsque je repars en week-end à Berlin, j’ai hâte de revenir ici !

Vous jouez lors du concert d’ouverture du festival Au son des orgues ce samedi 8 décembre, aux côtés de Jean-Baptiste Robin et du trompettiste David Guerrier, soliste de l’année aux Victoires de la musique. Pouvez-vous nous parler de votre programme ?

Oui c’est un honneur de jouer aux côtés de Jean-Baptiste Robin et David Guerrier!
Je jouerai les deux premières pièces de ce concert consacré à des œuvres des 19ème et 20ème siècles : la Marche triomphale pour quatre trompettes et orgue de Jean Françaix (1912 – 1997) et le Concerto pour trompette et orgue de Jean Guillou (1930), écrite dans les années 1980. Les autres pièces seront jouées en alternance par David Guerrier, Jean-Baptiste Robin et l’ensemble de trompettes.

Pour la Marche triomphale j’accompagnerai quatre trompettistes du conservatoire de Versailles.
C’est dans le Concerto de Jean Guillou que je jouerai avec David Guerrier. Et je peux vous dire que ce sera une bataille entre le trompette et l’orgue ! La partition est écrite de telle manière que les deux instruments se relayent comme dans un duel : c’est à celui qui jouera le plus vite, le plus aigu… les deux instruments sont poussés dans leurs limites ! La partition de trompette est d’une très grande technicité : la rythmique et le caractère changent régulièrement tout au long du morceau.
Le même thème musical est développé dans les deux instruments, c’est comme un dialogue mais dans lequel la trompette et l’orgue ne sont pas toujours d’accord, chacun développe le thème à sa manière…

Cette pièce que Jean Guillou avait dédiée à Thierry Caens, un grand trompettiste virtuose, n’a pas été souvent jouée. Le langage de la partition est assez particulier : tout est écrit mais il faut jouer comme si c’était une improvisation. Cet effet d’improvisation, on pourra le trouver dans la respiration ou le caractère musical de l’interprétation.
Et puis chaque duo trompette/orgue créera quelque chose de différent. Ce que vous entendrez samedi soir sera le fruit de notre travail d’interprétation commun avec David Guerrier.

Dans ce même concert seront joués des œuvres comme Clair de Lune de Debussy ou encore Asturias d’Albeniz. D’autres concerts du festival Au son des orgues feront la part belle à la musique religieuse : tout le répertoire est abordé à l’orgue!

A l’orgue on peut tout jouer ! C’est vrai que l’orgue est souvent associé uniquement à la musique religieuse. C’est avec les orgues Cavaillé-Coll construits au 19eme siècle que le répertoire a évolué, parce que ces orgues avaient la capacité de reproduire le répertoire pour orchestre !

Avant, à la période baroque, les orgues n’avaient pas ce caractère symphonique.

C’est en 1841 qu’a été construit le 1er orgue Cavaillé-Coll, pour la Basilique de Saint Denis. Dès lors on avait la possibilité de reproduire la qualité sonore d’un orchestre, dans la variété des nuances et des timbres. C’est ainsi qu’aujourd’hui nous jouons sur ce seul instrument des partitions à l’origine écrites pour orchestre ou que nous jouons des œuvres toute en subtilité comme Clair de Lune de Debussy.

Asturias, contrairement à ce que l’on peut croire, a été écrit à l’origine pour le piano. Il a été beaucoup repris à la guitare ensuite.

Comment techniquement parvenez-vous à l’orgue à « maîtriser » le son assez rythmique et détaché d’une œuvre comme Asturias d’Albeniz ? J’imagine plutôt l’orgue produire des sons longs et liés…

C’est toute la difficulté de cet instrument : en fait ce ne sont pas les tuyaux de l’orgue ou l’instrument qui produisent cette sensation sonore en résonnance, c’est juste l’acoustique de l’église qui fait durer le son. Notre rôle d’organiste est de trouver les moyens d’avoir le contrôle de cette acoustique pour garder de la clarté dans le jeu musical. Parfois cela se fera en changeant le tempo ou l’articulation : en fonction de l’acoustique de l’église il faudra soit choisir de jouer rapide ou lent, court ou lié. Le choix du jeu technique se fait en fonction de l’acoustique.
L’organiste doit être très flexible !

On a souvent en tête une idée de la manière dont on souhaite jouer une œuvre. Or parfois cela ne fonctionnera pas dans telle ou telle église car l’acoustique ne s’y prêtera pas, il faudra s’adapter à chaque fois.
A cela il faut ajouter la difficulté de s’adapter aux orgues car tous les orgues sont différents. Pour certains il n’y aura qu’un clavier et pas de pédalier, sur d’autres il y aura sept claviers. Il existe même un orgue électrique avec onze claviers !

Quelle est la différence entre tous ces claviers superposés les uns au-dessus des autres ? Y a-t-il un clavier qui produit des sons plus aigus que l’autre ?

Rien à voir avec la hauteur de son ! En fait chaque clavier est relié à un groupe de registres (un ensemble de sons). Un clavier pourra être relié à dix sons particuliers, tandis que le deuxième clavier sera relié à cinq autres sonorités différentes.
Il y a aussi une différence dans les tuyaux. Par exemple les tuyaux reliés au premier clavier pourront être placés plus en avant tandis que les tuyaux reliés au deuxième clavier seront placés en arrière, et produiront donc un son plus doux. Cela permet de jouer sur les nuances.
A Hambourg il y a même un orgue avec un groupe de tuyaux placés directement entre le toit de l’église et le plafond, ce qui procure un effet total d’enveloppement sonore pour les spectateurs placés en dessous !

C’est aussi cela la particularité de l’orgue : le son vient de partout et est véhiculé par l’acoustique de l’église, le public est au cœur du son.

Amexandra utilise des chaussures de tango pour jouer sur le pédalier

 


 


Après cette année à Versailles, quels seront vos projets pour la suite ?

Bien sûr je rêve de poursuivre une carrière de concertiste. Je profite pour l’instant au maximum de l’enseignement de Jean-Baptiste Robin.
J’aimerais aussi faire une thèse de doctorat en orgue. J’ai déjà une idée du sujet, il s’agirait de recherches sur les élèves de Marcel Dupré et leur influence sur les musiciens de notre siècle. L’enseignement de Marcel Dupré a marqué des générations d’organistes, on est tous un peu élèves de lui car beaucoup des professeurs du 20ème siècle ont bénéficié de ses enseignements.
J’aimerais m’intéresser à la manière dont se sont développées et ont évolué ses idées depuis son enseignement. Restons-nous dans son influence musicale ou sommes-nous en train de prendre une autre direction ? Ce sujet me passionnerait et j’espère pouvoir l’approfondir bientôt dans le cadre d’une thèse.

 

Avez-vous vécu une émotion particulière en concert que vous aimeriez partager avec nous ?

L’année dernière, nos étions un groupe d’étudiants organistes à développer une série de concerts à Berlin en vue d’obtenir de l’argent pour la reconstruction d’un orgue dans une église. Disons que nous étions très préparés pour jouer mais pas du tout préparés à faire de la communication autour du concert ! Ce qui explique que nous avons eu cinq personnes seulement dans le public pour le premier concert.

A ce moment là on s’est posé la question d’annuler le concert. Et puis finalement nous avons décidé d’inviter ces cinq personnes avec nous, sur la tribune de l’orgue, à partager la musique au plus près des musiciens, dans une écoute totale. C’était un concert très émouvant car nous étions en connexion totale avec notre public, une expérience très particulière !

Je me suis fait la réflexion alors que même si l’organiste est loin du public – tout en haut dans la tribune de l’orgue – on est quand même très importants l’un pour l’autre et depuis j’essaie de reproduire ce contact avec le public malgré la distance qui m’en sépare. Il faut maintenir l’attention du public.

J’espère que nous développerons cette synergie entre public et musiciens au concert de samedi.


Le festival Au son des Orgues a lieu du 8 au 23 décembre 2018 à Versailles. Le programme est à consulter ici : versaillesorgues.org

Concert d’ouverture, samedi 8 décembre à 20h30 à l’église Notre-Dame de Versailles : « Splendeurs des cuivres et de l’orgue », avec David Guerrier, trompettiste, Jean-Baptiste Robin et Alexandra Bartfeld, orgue. Avec la participation de l’ensemble de cuivres du Conservatoire à Rayonnement Régional de Versailles. Entrée libre, libre participation aux frais.


Interview et photographies : Karine Péron Le Ouay – photographe
L’article et les photos ne sont pas libres de droits.
Pour en savoir plus sur le blog : A Propos
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PORTRAIT | Alexandra Bartfeld, organiste was last modified: décembre 7th, 2018 by Karine
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