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PORTRAIT | Geneviève Dichamp, codirectrice du Théâtre Montansier de Versailles

14 novembre 2018

Le Théâtre Montansier entame un nouveau cycle sous la direction de Geneviève Dichamp et Frédéric Franck : accent sur les créations, propositions artistiques variées , demande de labellisation scène nationale… Geneviève Dichamp s’est prêtée au jeu du portrait et nous raconte son parcours, son rôle de directrice de théâtre et « l’envers du décor » au Montansier : suivez-nous en coulisses et sur scène pour découvrir le théâtre versaillais.

Geneviève Dichamp, avant d’entrer plus en détail dans les projets et la programmation du Théâtre Montansier, pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste le rôle d’une directrice de théâtre ?

 

Dans le rôle d’un directeur de théâtre, il n’y a pas que la programmation : la programmation, c’est la cerise sur le gâteau ! Mais c’est aussi le nerf de la guerre, un théâtre c’est d’abord un contenu.
Être directrice de théâtre c’est diriger une entreprise : il y a l’aspect financier, la conduite d’équipe, les contrats d’entretien du lieu, le suivi de la trésorerie, les demandes de subventions… Avant de se mettre à la programmation, on a une entreprise à faire fonctionner et cela prend beaucoup de temps. Nous sommes deux à codiriger le théâtre, Frédéric Franck et moi-même. 


Pour définir la programmation, on analyse beaucoup de propositions, on reçoit des équipes, on assiste à des lectures, on lit des manuscrits; la création est un pari, nous partons des textes et du travail que présente le metteur en scène. Tous les spectacles que nous accueillons ici, en diffusion, ont été vus et choisis par nos soins. Ensuite c’est comme un puzzle où petit à petit les pièces vont s’encastrer les unes avec les autres, pour créer un déroulé de septembre à juin… avec toujours comme élément essentiel la qualité des propositions artistiques.

Pouvez-vous nous présenter l’équipe travaillant à vos côtés ?

Nous sommes donc deux directeurs, nous travaillons dans la confiance et le partage de responsabilité. Toute la programmation et les décisions sont faites ensemble.
Nous avons une équipe à temps plein : deux personnes à la communication, une personne à l’action culturelle, une personne à la diffusion et au développement et une personne à la billetterie qui a aussi un rôle important dans le contact avec le public.

Hanaé Rachmuhl (communication)


 

Du côté de la technique, nous constituons une équipe de deux personnes autour d’un régisseur général, un responsable de bâtiment et un volant important d’intermittents techniques : ils viennent aider sur des CDD pour le montage/démontage, les répétitions et l’exploitation des spectacles. Nous avons également des contrats courts pour tout ce qui concerne l’accueil : les ouvreurs et contrôleurs.

Certains mois, entre les intermittents, les ouvreurs, nous établissons jusqu’à 50 fiches de paye, il y a un travail administratif important !

 

Julie Laval (diffusion et développement)

 

Marie Nicolardot (relations avec les publics et les écoles)

Mohamed, régisseur plateau au sein de l’équipe des intermittents

 

Stéphane, régisseur au sein de l’équipe des intermittents

 

La pièce située au niveau du 2ème balcon dédiée à la technique (son, éclairage) pendant les spectacles

Quel a été votre parcours avant de prendre la direction du Théâtre Montansier ?


 

J’ai fait des études de droit parce que je voulais être avocate au pénal. J’ai toujours beaucoup aimé le théâtre.
Pour l’anecdote, la première fois que je suis allée dans un théâtre, c’était ici, au Théâtre Montansier, avec ma grand-mère qui habitait Versailles, pour y voir Les Fourberies de Scapin. Je peux encore dire l’émotion que j’ai eu en rentrant dans ce théâtre et de me dire « le théâtre, c’est quelque chose d’exceptionnel » !
Je viens d’une famille littéraire, pas du tout dans un milieu de théâtre mais nous y allions un certain nombre de fois dans l’année. Maman écrivait des histoires pour les enfants et mon père était dans la fabrication de papiers pour des éditeurs.
Tout en finissant mes études de droit, j’ai fait un mi-temps culturel au Crous de Paris dans un service qui s’occupait des activités culturelles pour les étudiants étrangers boursiers du gouvernement français. Nous leur organisions des visites de la France, nous avions créé un orchestre…

Ensuite, j’ai vu une annonce « mairie cherche responsable culturel pour la direction d’un théâtre ». Ce maire cherchait une femme juriste  qui n’y connaissait rien en théâtre ! Voilà comment, à 23 ans, je me suis retrouvée directrice de théâtre, c’était assez surréaliste !

J’ai dirigé Charenton, Franconville, Maisons-Laffitte, Neuilly, Saint-Germain en Laye. Par la suite j’ai créé une petite société de programmation et de production déléguée « Culture sur mesure », et c’est avec cette entreprise et celle de Frédéric que nous avons candidaté ici.

Vous entamez un nouveau mandat au Théâtre Montansier. Quel est le positionnement du théâtre aujourd’hui ?

Nous repartons effectivement pour un mandat de cinq ans, le premier mandat s’étant achevé le 30 mai 2018.


 

La situation est différente aujourd’hui, plus assurée avec l’acquis des dernières années. Nous avons constitué un public et bénéficions d’une équipe constructive. Montansier a retrouvé une place aux yeux du public et dans la profession : nous avons terminé la saison dernière avec 50 000 spectateurs sur une saison. 43% proviennent de Versailles, 53 % viennent d’autres villes d’Île de France (Paris en tête) et presque 5% du public est domicilié hors Île de France. Nous avons des spectateurs venant de 143 villes dans les Yvelines : le théâtre Montansier va aujourd’hui bien au-delà de ses frontières.

C’est un vrai rayonnement lié en grande partie au travail de création que nous faisons ici. Contrairement à un théâtre de ville dont l’objet est de faire une représentation par spectacle, à Montansier nous avons une démarche de création, l’objet étant d’intéresser le public sur une série de représentations qui va de deux à douze maximum : le bouche à oreille a le temps de se faire, cela génère un intérêt sur ces spectacles. Rabelais par exemple a été joué six fois dans le théâtre la saison passée ; Un mois à la campagne a également été proposé plusieurs fois. Ce théâtre a toujours été un lieu de création, dès l’origine avec La Montansier le spectacle a pris vie ici.

 

Scène de Rabelais au Théâtre Montansier

Il nous arrive aussi de coproduire des spectacles créés ailleurs mais pour lesquels notre apport est important, cela nous permet de les proposer ici, à Versailles. Cette politique de coproduction a permis au Montansier d’avoir une exclusivité sur certaines productions.
Nous avons donc un rôle d’aide à la création de spectacles. C’était d’ailleurs mentionné dans le cahier des charges de la ville, auquel nous avons répondu : que le théâtre puisse proposer des créations et ne soit pas qu’un théâtre d’accueil.

Quels sont les grands axes pour la saison 2018/2019 ?

On essaie de coproduire des metteurs en scène repérés, comme des metteurs en scène émergents. On peut coproduire un projet privé, un projet public, une compagnie indépendante… Nous nous autorisons un très large spectre culturel, sans œillères et sans parti pris. Ce qui nous intéresse avant tout, c’est la qualité et l’originalité du projet. Nous n’avons pas particulièrement de thématique en général, l’année dernière étant particulière car nous fêtions les deux cent quarante ans du théâtre.

 

Décor historique reconstitué au Théâtre Montansier à l’occasion des 240 ans

 

Cette année nous mettons l’accent sur deux mises en scène de Peter Stein, un metteur en scène allemand très important de la scène européenne, que nous coproduisons deux fois avec le théâtre de la Porte Saint-Martin: Le Tartuffe en janvier et Le Misanthrope en fin de saison, deux grands projets Molière !
Il est vrai qu’en fonction de nos choix esthétiques, nous avons forcément établi des compagnonnages. Des compagnies reviennent : nous créerons La liberté pour quoi faire de Bernanos en Février avec « le Théâtre en partance » présent l’année dernière avec Le Médecin malgré lui ; le « Studio d’Asnières » parce que nous considérons que dans le paysage d’aujourd’hui cette école nationale est exemplaire et qu’il est intéressant de travailler avec eux ; Vincent Tavernier avec la compagnie des « Malins Plaisirs » revient le 31 décembre pour créer La puce à l’oreille de Feydeau.

 

Scène de Rabelais au Théâtre Montansier

Répétitions au Théâtre Montansier avec les comédiens du Studio d’Asnières

A contrario, nous n’avions jamais accueilli Fanny Ardant. Nous étions heureux d’ouvrir la saison avec Hiroshima mon amour, une création pour la première fois présentée en région parisienne, après le festival de Figeac.
Il y a eu aussi ce partenariat avec la Comédie Française pour Chagrin d’école de Daniel Pennac en septembre. Nous trouvions intéressant de faire entendre ce texte sur la transmission de la langue. Nous avons eu beaucoup de collégiens.
Nous essayons d’ouvrir les portes le plus possible, en maintenant ce projet d’excellence…
Nous rêvons d’un projet avec Sami Frey !

Comment vous organisez-vous pour définir la programmation et quels sont vos critères de choix ?
 

La première chose que nous faisons c’est de poser les vacances scolaires. Ces périodes de vacances se prêtent bien aux temps de répétitions. Ensuite, nous essayons de placer les projets en alternance, pour qu’il n’y ait pas deux spectacles de même type la même semaine.
Il faut également prendre en compte le temps de montage et démontage des décors, les contraintes financières et techniques. Certains spectacles ne peuvent pas être reçus ici pour des contraintes techniques. Par exemple, la danse se révèle un exercice compliqué : le plateau a une ouverture au cadre réduite à 8 m en raison des loges d’avant-scène et la pente à 5% ne facilite pas !

A cela il faut ajouter les contraintes artistiques, de l’ordre du choix à faire entre trois pièces d’un même auteur par exemple. Ou alors, on choisit de prendre les trois pour mettre en avant cet auteur, c’est un parti pris.
Nous voyons beaucoup de spectacles, nous lisons les critiques mais nous ne programmerons pas ici un seul spectacle déjà créé sans l’avoir vu et nous être fait notre propre opinion.

Passage en hauteur pour les techniciens à l’arrière de la scène

 

Nous faisons aussi des essais ! Sur la musique classique, nous prenons le pari cette année de faire des propositions exceptionnelles : on ose des nouveautés, on verra si cela fonctionne avec le public.

Quant à notre rôle de création, on imagine une pièce, on soumet des projets à des artistes et des artistes nous soumettent des projets.

Dans la création, on rêve ! Le spectacle se monte et nous avons des surprises tout au long de la création, parfois cela prend des chemins différents de ce que nous avions imaginé. Nous prenons un risque aussi, c’est aussi pour cela que ça vaut le coup. Lorsque le résultat est bien plus exceptionnel que ce qu’on avait imaginé, c’est magique !

Vous êtes très présente auprès du public : avant les spectacles, dans le foyer ensuite avec les artistes, lors de visites du théâtre… C’est un peu votre maison ici, non… ?

 

Le Foyer où sont invités à se rendre les spectateurs à l’issue de certaines représentations pour rencontrer les artistes

 

Oui, le Théâtre est une maison pour moi, et il est important d’habiter cette maison ! Nous ne devons pas être juste un lieu de consommation, nous sommes dans une proposition qui va au-delà du spectacle vivant. Cela passe par l’échange avec le public, le fait d’avoir des retours et que le spectateur se sente bien reçu. Evidemment, il y a cette proposition artistique, mais ce qui est intéressant aussi, c’est que le spectateur puisse visiter le théâtre, rencontrer un artiste, avoir accès à un débat, se sente reçu… Cela permet un échange qui je trouve familiarise le public avec le lieu et rend d’autant plus intéressante la proposition artistique parce qu’elle est complétée par tout un panel de propositions.

Nous avons aussi grandement développé et explicité le volet action culturelle. Ces actions seront évidemment renforcées par l’obtention du label scène nationale que nous avons sollicité auprès des services de l’Etat. C’est ainsi que le Montansier s’engage en direction du dispositif Français Langue Etrangère, la prison des femmes, les EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), les publics plus éloignés et de manière importante les établissements scolaires.
Parce que le théâtre a aussi une fonction sociale. 

Nous sommes attentifs à la transmission de la langue française, cela passe aussi par les textes et le théâtre. La violence est souvent liée à une absence de mots pour s’exprimer. Le théâtre donne ces mots, apprends à se confronter à l’autre, ouvre des horizons, donne les moyens d’un accès à son histoire et au monde. 

 

La salle de répétition, notamment mise à disposition des étudiants en théâtre, un partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Régional de Versailles

Justement qu’en est-il de ce dossier de labellisation ? Qu’est ce que cela vous apporterait concrètement ?

Nous avons déposé le dossier de labellisation scène nationale auprès du ministère, nous attendons maintenant l’instruction du dossier. Cette demande viendrait reconnaître le Montansier en ce qu’il est aujourd’hui : une scène nationale en actes. Notre travail de création, nos actions culturelles et l’ensemble de nos activités, qui dépassent le cahier des charges d’un théâtre de ville, se verraient ainsi distingués et récompensés. 

Cela nous permettrait d’obtenir un financement pour maintenir l’exigence de l’action que nous menons et de l’amplifier. En tant que scène nationale, nous pourrions par exemple proposer douze représentations au lieu de six pour les créations que nous coproduisons et porter des productions de manière majoritaire.

Auriez-vous une anecdote à partager avec nous ?

Pour l’anecdote, j’ai toujours dirigé des théâtres bleus, c’est étonnant ! Mais avec Montansier, c’est la première fois que je travaille dans un théâtre ancien et c’est vrai que c’est très spécial, c’est tout à fait autre chose qu’un théâtre contemporain, car dans les murs, il y a quelque chose de particulier, notamment ici : j’ai un lien singulier avec Marie Antoinette qui est un personnage qui me fascine totalement ; le personnage de la Montansier est aussi dingue! Avec Frédéric, nous nous sentons dépositaires d’un bien précieux que nous essayons de magnifier le plus possible par une programmation d’excellence.


 

Peut-on encore s’abonner ou acheter des places, même la veille d’un spectacle ?

On peut s’abonner toute l’année. Pour tous les spectacles nous ouvrons 45 mn avant la représentation les places de 3ème série à 5 euros, évidemment les premiers sont les mieux servis !

Nous tenons à faire comprendre qu’aller au théâtre, ce n’est pas compliqué !



Pour plus d’informations et réserver des places : theatremontansier.com

Prochains spectacles :
– Richard II de Shakespeare : 14, 15 et 16 novembre
– Finding Now, danse hip-hop et musique baroque : 18 novembre
– Mademoiselle Julie d’Auguste Strindberg : 22, 23 et 24 novembre
– Novecento d’Alessandro Bariceo, théâtre et jazz avec André Dussollier : 27 et 28 novembre

Pour plus d’informations sur Culture sur mesure : culturesurmesure.fr 

 

Scène finale de Rabelais au Théâtre Montansier

 


Interview et photographies : Karine Péron Le Ouay

L’article et les photos ne sont pas libres de droits.

Pour en savoir plus sur le blog : A Propos

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PORTRAIT | Geneviève Dichamp, codirectrice du Théâtre Montansier de Versailles was last modified: novembre 14th, 2018 by Karine
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