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PORTRAIT | Vincent Chevalier, étudiant à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles

28 novembre 2017
L’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles est située depuis 1969 dans les bâtiments classés Monuments historiques de la Petite Ecurie du Roy. Je n’imaginais pas que, derrière la grille du 5 avenue de Sceaux, ces bâtiments prestigieux accueillaient 1200 étudiants en architecture travaillant à des projets pluridisciplinaires. J’y ai découvert un accueil chaleureux, un lieu de vie intense, une véritable ruche de créativité et d’expérimentation, et une volonté de s’ouvrir sur la ville et ses habitants (ne ratez pas les portes ouvertes chaque année !). Vincent Chevalier, étudiant en formation HMOP, a joué les guides sur les 11500 m2 de l’école en témoignant de son parcours et sa fierté d’appartenance à l’établissement.

Vincent, tu es en formation HMONP à l’Ecole nationale Supérieure d’Architecture de Versailles… Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ?

Après avoir suivi le cursus Licence et Master de l’école d’architecture, je suis actuellement inscrit à l’  « Habilitation à la Maitrise d’Œuvre en mon Nom Propre » (HMONP) à l’ENSA-V. Cette formation complémentaire d’un an permet de s’inscrire au tableau de l’Ordre, de porter le titre d’architecte, de déposer des permis de construire et donc de signer ses propres projets. Le métier d’architecte étant très règlementé, cette formation est indispensable.

 

Cette année complémentaire délivre l’équivalent de l’ancien titre d’architecte DPLG. Après un cursus tourné vers la création en Licence et Master, on nous prépare à tous les aspects juridiques et économiques en vue de faire tourner notre propre agence, avec l’intervention notamment d’avocats, d’experts comptables ou de responsables de l’Ordre des architectes.

Je suis également représentant étudiant depuis ma première année : je débute mon troisième mandat de deux ans au sein du Conseil d’Administration. Celui-ci me permet de participer, avec quatre autres étudiants élus, à toutes les instances de l’école. J’ai ainsi pris part aux discussions d’ordre pédagogique au conseil d’école, au conseil de la vie étudiante et j’assiste même aux réunions du CHSCT (Commission Hygiène et Sécurité Conditions de Travail), aux réunions de travail sur la plateforme numérique, au comité de suivi de travaux de reprogrammation, etc. Les sujets vont des problèmes d’emploi du temps très concrets aux débats sur la politique pédagogique de l’école.

Comment es-tu arrivé à l’architecture ?

Je suis parisien et j’ai déménagé à Versailles pour l’école d’architecture. Depuis très jeune je suis intéressé par les musées, l’art et l’architecture, j’ai la chance d’avoir eu des parents qui m’ont initié très tôt à l’art. J’ai le souvenir notamment d’avoir été frappé par les photos de Salas Portugal des projets de Luis Barragan au Mexique. C’est de là que j’ai commencé à m’intéresser à l’architecture, même si j’ai l’impression d’avoir toujours voulu faire ça !

Mon stage de troisième se passait déjà dans une agence d’architecture, ça n’a fait que confirmer cette envie.

Je suis plutôt matheux et cartésien, j’ai fait un bac S, mais il faut savoir que l’école s’ouvre aussi aux profils non scientifiques. Certains ont fait L, ES, d’autres un BTS, une année de fac d’histoire de l’art ou des prépas artistiques. Comme nous avons des enseignements variés, chacun peut trouver sa place dans l’école.

L’auditorium

Comment s’organisent les études à l’ENSA-V ?

Nos études ici s’organisent en grande partie autour d’un enseignement de projet, encadré par des architectes praticiens. C’est le cœur de l’enseignement car l’école y accorde le plus d’heures en terme d’encadrement pédagogique.

Jean Castex, ancien enseignant en histoire de l’architecture à l’ENSA-V. Ici dans les locaux de la médiathèque

 

Nous avons un projet par semestre depuis le début de la scolarité. Celui-ci commence le plus souvent par une fiche de programme et, au fur et à mesure, nous définissons la volumétrie générale, comment le projet s’implante sur le site, comment il s’organise à l’intérieur, comment les circulations donnent accès aux espaces, etc. En parallèle, nous avons ce qu’on appelle des enseignements associés qui sont, selon moi, tout aussi fondamentaux car ils viennent nourrir le projet.

Il s’agit d’enseignements comme l’histoire de l’art, l’expression plastique, l’anthropologie, l’histoire de l’architecture, le droit, les langues, des cours de construction et de géométrie de l’espace.

En France, l’architecture est encore dans la conception des beaux arts, elle est naturellement associée aux autres arts.

C’est ce qui m’intéressait d’ailleurs, cette orientation artistique. Ce n’est pas que de la technique. C’est pour cette raison que j’ai préféré intégrer cette école plutôt que l’école polytechnique fédérale de Lausanne où l’architecture n’était qu’une option et présentée de manière beaucoup plus scientifique. L’histoire de l’art ici est enseignée par des artistes, ce qui permet d’ouvrir l’esprit, ce ne sont pas que des cours théoriques. Interviennent en alternance des vidéastes, peintres, photographes qui sont d’ailleurs nos enseignants d’expression plastique. Nous avons aussi des intervenants anthropologues, sociologues, philosophes, critiques d’architecture ou ingénieurs. Egalement des docteurs en architecture bien sûr.

Projets exposés dans les couloirs de l’école

Le master se termine par un projet plus important, le PFE, qui est le Projet de Fin d’Etudes et pour lequel on a carte blanche, contrairement aux projets  des années précédentes où le sujet est imposé (maison individuelle, équipement public, urbanisme, logements collectifs). On a donc six mois pour imaginer un projet et le présenter.  Cela permet d’évaluer la capacité de l’étudiant à penser un projet de A à Z.

 J’ai eu mon diplôme en Juin dernier. Mon PFE portait sur le bâtiment de la Poste centrale et sur ceux des archives de Montbauron, à Versailles, avec l’idée que l’usage de ces bâtiments ne soit déterminé ni par le secteur privé ni par le secteur public mais plutôt qu’il soit défini par l’usage qu’en feraient naturellement les citoyens versaillais. Il faut ouvrir la question de l’architecture à tous ; après tout, le patrimoine public appartient aux citoyens. Une des six missions des écoles d’architecture est d’ailleurs de diffuser la culture architecturale auprès d’un public plus large.

 Pour le PFE nous avons choisi d’être deux mais on peut y travailler seul ou jusqu’à trois personnes. Nous avons fait un film pour montrer ce qu’étaient les bâtiments et ce qu’ils devenaient, en insérant des images 3D, des extraits de films pour illustrer des usages, des plans et des coupes animées redessinés notamment d’après des documents trouvés aux archives de Versailles, toujours dans l’idée d’ouvrir l’architecture aux autres. Il est difficile de communiquer sur l’architecture et le métier d’architecte, aussi le film nous a semblé être un excellent médium pour s’adresser à tous.

Vincent Chevalier, devant l’une de ses maquettes préparées pour le PFE

Quelles sont les modalités d’entrée ?

Il y a une double sélection. Dans un premier temps, 1500 à 2000 candidatures arrivent directement via APB. Chaque enseignant étudie un certain nombre de dossiers et doit les évaluer selon les trois éléments qui lui sont fournis : les notes, les commentaires des enseignants de terminale et une lettre de motivation. C’est généralement grâce à cette dernière qu’ils arrêtent leur décision.  

800 dossiers sont sélectionnés à cette étape. Ces 800 personnes sont ensuite reçues à l’école pour un entretien avec deux enseignants : un architecte en charge de l’enseignement de projet et un enseignant d’une autre matière.

L’entretien se déroule sur la base d’images que peut choisir l’étudiant pour lancer la discussion. Il est important de savoir que l’école n’attend pas un niveau de connaissance architecturale mais s’intéresse plutôt à des personnes porteuses d’une identité qui pourra s’épanouir en architecture d’une manière ou d’une autre.

A cette étape, 140 personnes sont sélectionnées, ce qui correspond à notre effectif de promotion.

La Grande Nef, salle polyvalente pouvant accueillir une promotion entière pour des ateliers de projet ou d’expression plastique. Ici ont lieu les vœux du directeur ou la fête de fin d’année. L’espace peut aussi être loué.

La plupart des étudiants deviennent architectes, mais y a t’il d’autres débouchés possibles ?

Mis à part l’architecture, l’école a justement pour but d’ouvrir toutes les possibilités et mène à beaucoup de professions ! Pour citer quelques exemples autour de moi, après quelques années à l’école, une personne a intégré l’école Boulle pour devenir designer, une autre l’école du paysage, d’autres sont partis vers la photographie. On a même un tatoueur, il était passionné de dessin !

Ici on est dans un bain de création, on ne nous apprend pas à ne faire que de l’architecture mais plutôt à penser comme un architecte. Cela peut s’appliquer à quantité de sujets : l’éclairage urbain, le mobilier, le paysage, la photographie… C’est une façon de concevoir. Ces études ne sont pas limitatives et c’est ce que je trouve passionnant.

As-tu des expériences ou souvenirs marquants à partager ?

J’ai beaucoup aimé représenter les étudiants. Je m’y suis totalement engagé et cela m’a passionné. Cela a été très formateur et m’a ouvert d’autres portes. J’ai été en contact avec tous, les étudiants, les enseignants comme la direction : c’était l’occasion de défendre les étudiants mais aussi de défendre plus largement une façon d’apprendre l’architecture, une façon d’organiser la pédagogie ou encore les espaces de l’école. Et je dois dire que les enseignants et l’administration ont toujours été à l’écoute de la parole des étudiants. Il y a une relation de confiance avec les enseignants qui nous positionnent tout de suite dans une place de responsabilité.

La grande force de cette école est que tous les enseignants ont leur place. Il n’y a pas une matière plus importante qu’une autre. Le concept de passer par différents enseignements pour appréhender notre façon d’aborder le projet nous permet de forger notre propre façon de penser l’architecture. Ici on fabrique des penseurs de l’architecture !

Et puis, les ateliers dans l’école sont ouverts 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, c’est un véritable lieu de vie !

La K’fet, cafétéria gérée par une association étudiante

 

Pour citer un souvenir marquant : en première année j’ai été invité à participer à un workshop avec Yona Friedman qui est une figure fondamentale dans l’histoire de l’architecture. A l’occasion de ce workshop on a fabriqué des objets d’architecture uniquement avec des cerceaux métalliques scotchés. C’est ce qu’il appelait l’architecture d’urgence : avec rien on est capable de construire un abri. Il aborde des questions sociales et sociétales qui sont, encore aujourd’hui, malheureusement, totalement d’actualité.

Atelier 19 : une des trois espaces ouverts 7j/7 et 24h/24 aux étudiants de l’école afin qu’ils puissent y travailler librement sur leurs maquettes ou leurs projets, seuls ou en équipe

En qualité d’architecte y a-t-il des lieux ou bâtiments versaillais dont tu aimerais nous parler ?

J’affectionne particulièrement le bâtiment du Jeu de Paume. C’est tout de même extraordinaire ce qui a pu se passer dans ce bâtiment vis-à-vis de l’histoire de France comparé à son architecture du vide ! D’un coup, cet espace qui était un espace de jeu s’est transformé en un espace d’histoire et de pensée politique, uniquement parce que c’était un espace vide ! C’est ce que je trouve passionnant. Quand on lit le mémoire de la révolution de Bailly, un des acteurs du serment du jeu de paume, il explique qu’ils n’ont pas pu accéder à la salle qui leur était réservée dans le château, et la seule salle qui était disponible était celle du Jeu de Paume. Le contraste est fort entre l’histoire avec un grand H et ce lieu, à l’exact opposé de l’architecture extraordinaire du château de Versailles. En fait c’est l’architecture qui a créé une occasion de penser l’avenir de la France, je trouve ça fou ! Les gens se sont emparés de l’architecture pour la détourner et en faire autre chose. C’est un peu dans cet esprit que nous avons construit notre projet de PFE autour de deux bâtiments publics : l’architecture du Jeu de Paume était déterminée car c’était une salle de sport, mais les gens se sont emparés de cette architecture pour en faire quelque chose d’autre.

Dans la cour de la Forge, cour intérieure à la couverture transparente

 

Pour revenir à Versailles, j’aime beaucoup les choix effectués dans l’évolution de l’architecture, comme ce qui a été fait avec l’Espace Richaud.  J’ai eu la chance de pouvoir présenter une greffe architecturale contemporaine au public versaillais aux Journée Européenne du Patrimoine il y a deux ans. Et puis c’est une ville favorable à la culture et l’art, qui sont à chaque coin de rue ; j’apprécie notamment le Mois Molière.

Comment envisages-tu ton avenir à l’issue de ta formation ?

Il faut, dans un premier temps, que je sois habilité. J’attends donc, avec impatience, la soutenance de HMONP devant un jury d’architectes à qui nous présentons six mois de mise en situation professionnelle en agence, le tout résumé dans un mémoire. Ce mémoire traite d’une problématique en lien avec les cours que nous avons mais aussi de notre vision de la profession et de la manière d’envisager notre pratique future.

Je trouve intéressant de faire à la fois de grands projets d’envergure en lien avec les institutions publiques mais aussi des plus petits projets, plus modestes, avec le secteur privé. Je pense que les deux peuvent se nourrir. L’idéal serait de monter ma propre agence pour être libre des projets que je dessine et pouvoir les suivre de A à Z. L’idée de partir d’une envie et d’aller jusqu’à la réalisation finale du projet me plait beaucoup, en suivant toutes les étapes, en co-fabriquant le projet avec le client.

C’est en cours !


Pour en savoir plus sur l’Ecole Nationale d’Architecture de Versailles :
www.versailles.archi.fr
www.facebook.com/EnsaVersailles

Egalement, La Maréchalerie, centre d’art contemporain de l’Ecole Nationale d’Architecture :

http://lamarechalerie.versailles.archi.fr

Il s’agit d’un espace d’exposition dont la programmation met en évidence un questionnement sur des problématiques d’espace et architecturales. La Maréchalerie entretretient une relation privilégiée avec les étudiants de l’ENSA-V et propose des workshops conduits par les artistes invités et les équipes pédagogiques de l’école.


Interview et Crédits photos : Karine Péron Le Ouay

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PORTRAIT | Vincent Chevalier, étudiant à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles was last modified: décembre 6th, 2017 by Karine
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