Vendredi prochain commencent les sélections du tremplin versaillais « Les Vendredis du Rock ». Derrière les textes et les mélodies, j’avais envie d’en savoir plus sur les musiciens versaillais du groupe Jack Bristol retenu pour le premier concert du 17 novembre. Visite en salle de répétition et rencontre à deux voix et en noir & blanc avant les couleurs de la scène !
Jack Bristol est un groupe de chanson française formé par trois versaillais déjà connus des scènes Yvelinoises.
Petite présentation au préalable.
Martin : percussion / batterie. Il est l’auteur des textes de Jack Bristol. Etait auparavant membre du groupe «Ricardo Avalon», électro rock, déjà remarqué par les tremplins Le Wolfest à Paris et Les Vendredis du Rock. Il travaille au Château de Versailles.
Rodolphe : chant, guitare et piano. Il compose les mélodies. De formation instrumentiste classique en guitare, il a évolué ensuite vers la chanson et s’est mis au piano sur le tard. Il s’est produit pendant dix ans avec son frère sur un projet de chansons pop, le duo « Rood & Tatu » avec quelques festivals et concours à leur actif. Il enseigne la musique et accompagne d’autres artistes.
Franck : basse, contrebasse et saxophone. De formation académique classique, il a été professeur de musique pendant des années, il est décrit par Martin et Rodolphe comme l’archétype du musicien structuré qui travaille ses gammes tous les jours, « un théoricien hors pair de la musique capable de transposer et de jouer de tous les instruments ». Il a déjà une belle expérience de la scène. Il travaille aussi au Château de Versailles.

Martin, auteur et percussionniste

Franck, bassiste, contrebassiste et saxophoniste

Rodolphe, chanteur, compositeur, guitariste et pianiste
Comment s’est formé votre groupe ?
Martin : Je connais le musicien Versaillais Damien Jarry, avec qui j’avais déjà partagé la scène. En Juillet 2016, alors que je lui demandais s’il connaissait quelqu’un qui pourrait écrire des mélodies sur mes textes, il a pensé à Rodolphe. On venait de parler de lui et cinq minutes après on croise Rodolphe sur le passage clouté qui se trouve devant la salle Marcelle Tassencourt. On a discuté et ça a démarré comme ça.
L’aventure Jack Bristol a commencé ainsi, même si ce n’était pas forcément gagné d’avance!
Rodolphe : La première chose que j’ai dite à Martin, c’est je ne vais pas pouvoir… J’étais un peu décontenancé : les textes sont un peu crus, il y a pas mal de noirceur et de situations mélancoliques, même s’il y a toujours une issue, un rebond possible. J’étais pas trop habitué à ce genre de texte. Je lui avais proposé plutôt de faire un recueil de poésie, mais une semaine après, j’ai su que ça le ferait. Ses textes m’ont tellement parlé finalement qu’ils m’ont laissé silencieux pendant une semaine !
Le duo commence alors à répéter à la pièce d’eau des Suisses, profitant de l’été, avec juste une percussion pour Martin et la guitare de Rodolphe.
Martin : On a été six mois à deux pour commencer, et puis à partir d’avril 2017 Franck nous a rejoints. On s’est retrouvés par hasard dans la salle dans laquelle on répétait. Franck venait aussi pour y répéter, on a fait un bœuf et on s’est retrouvé à jouer ensemble dès la semaine suivante.
Rodolphe : On ne se connaissait pas, on venait d’univers musicaux différents, on a découvert nos inspirations au fur et à mesure et on a évolué des influences des uns et des autres. On continue à se découvrir !
Dès lors l’équilibre texte / musique se met en place et un premier concert est donné au printemps 2017, une dizaine de dates suivent rapidement avec notamment un concert aux Jardins du Palais Royal pour le ministère de la culture.
Rodolphe : On évolue continuellement aussi avec l’expérience de la scène, la réaction du public a pu aussi nous influencer dans la création, comme cette chanson « Karl », qui est passée d’une ballade country à quelque chose de plus pop-rock. Un simple changement de rythme et la chanson a beaucoup mieux fonctionné.
L’écriture de Martin mélange histoire, sensibilité, sensations. Il y a toujours quelque chose d’historique dans ses textes, comme cette chanson Karl qui évoque Charles Péguy. Ses textes sont intéressants, particuliers, je ne connais pas d’autres auteurs qui fassent ça.
Martin : Certaines chansons sont plus faciles d’accès que d’autres. Ce qui est intéressant c’est que l’ensemble du public passe un bon moment. Si la rythmique fonctionne c’est déjà très bien, si en plus le public apprécie le texte alors c’est extraordinaire. Faire de la chanson est un juste équilibre entre auteur et compositeur, cela nous permet justement de mélanger émotion et connaissance, c’est ce qui nous plait. La musique c’est émotionnel et le texte apporte quelque chose d’intellectuel.
D’où vient le nom Jack Bristol ?
Martin : Je travaillais alors à la manufacture de Sèvres et il y avait une expo sur des artistes contemporains. Ca a été prétexte à plaisanter sur des noms d’artistes avec quelques copains, je leur donnais quelques faux noms qui pourraient sembler réels, en leur demandant s’ils les connaissaient. Jack Bristol m’est venu, ça sonnait bien et ça pouvait paraitre crédible comme nom d’artiste. Ca a été un jaillissement créatif et j’ai écrit le texte de la chanson « Jack Bristol » le soir même.
Rodolphe : Jack Bristol est le premier texte de chanson que Martin m’a transmis. Symboliquement, on s’est dit que ce serait bien de garder ce nom pour le groupe. Y a rien qui sonnait mieux que ça à ce moment là, finalement on l’a gardé.
Votre style s’apparente à la chanson française, quelles sont vos influences musicales ?
Rodolphe : on est très différents tous les deux, Martin a quand même quelque chose d’un peu plus rock que moi alors que j’ai vraiment un univers de variété et chansons à la base. J’ai beaucoup écouté la variété internationale, la variété francaise. J’aime la chanson. Ca va de Brassens à ce qui se fait aujourd’hui avec des artistes comme Cœur de Pirate qui ont des textes intéressants, ou Matthieu Chedid. On n’a pas écouté les mêmes choses.
Martin : Mon idole absolue est Jacques Brel à tous les niveaux, pour le message délivré, l’écriture, l’interprétation, c’est un modèle pour moi. Quand on m’avait demandé quelle était mon influence en terme de batterie, j’ai répondu Jacques Brel, c’est un cheminement ! Pink Floyd oui, pour la batterie, les années 70, même si ça ne se ressent pas forcément dans notre musique. Ce qui me plait dans le rock c’est l’énergie du son. Il ne faut pas confondre puissance et volume sonore. L’interprétation doit primer sur tout, c’est quelque chose d’irrationnel que les gens ressentent.
Rodolphe : Franck est très jazz et Be-bop. On a besoin d’un contrebassiste avec une touche plus classique et douce parfois, il a ça aussi. On a une approche un peu nouvelle pour lui. Il a beaucoup tourné, avec d’autres expériences et influences. En nous rejoignant il a fait la liaison entre rock et chanson, il a apporté ce qu’il nous restait encore à trouver. Il a une très grande connaissance de la musique, c’est la science mathématique de la musique !
Quels sont vos projets ?
On a quelques concerts en Novembre. Les prochains auront lieu le 17 novembre aux Vendredis du Rock puis le 18 novembre à la Royale Factory. On prévoit de faire quelques enregistrements aussi, ça a été plébiscité à l’occasion des premiers concerts.
Pour les Vendredis du Rock, c’est la première fois qu’on se présente en un seul concert avec tout notre panel d’instruments : chant, piano, guitare, basse, contrebasse, batterie, percussions.
Et Versailles dans tout ça ?
Martin : Je travaille au château de Versailles. Mon bureau se situait Porte Saint Antoine, ouvert sur ce monde beau et grand qu’est le parc du château, quand j’ai été inspiré pour mon premier texte du groupe Jack Bristol. Ce lieu me nourrit. Même si j’aime parler de noirceur, je n’écris que dans le bien être et le positif.
Rodolphe : Je pense que si beaucoup d’artistes viennent de Versailles, c’est parce qu’il y a un compromis parfait entre nature et ville. Ce n’est pas étouffant ici, ça respire de lumière et de couleurs, c’est très inspirant.
Pour en savoir plus sur Jack Bristol :
Chaine YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCIQJtkWlM3_9Ou5CQx0T7fA
Page Facebook : www.facebook.com/Jack-Bristol
Pour les soutenir aux Vendredis du Rock :
Vendredi 17 Novembre 2017 à 20h30 : Salle Marcelle Tassencourt, 7 bis rue Pierre Lescot à Versailles, entrée libre.
Crédits photos : Karine Péron Le Ouay